"Je n'ai jamais une minute à moi". "J'entame tout et je ne finis jamais rien". "J'ai toujours voulu écrire un livre, mais c'est pas pour moi, peut-être dans une autre vie". "Chez moi, c'est le désastre, je perds tout et je suis épuisée". "Ma vie passe et je ne la vis pas, je n'ai pas le temps."
Voilà ce que je reçois souvent comme témoignages avant un grand tournant de vie.
Et toi ? N'aurais-tu pas envie que pour une fois, enfin, tu puisses rentrer chez toi et consacrer ton temps libre à ton développement personnel, à tes relations et à un super projet qui poireaute depuis 3 siècles dans ton cœur ? Et si, l'air de rien, ta procrastination et ton encombrement était une histoire d'amour-propre... Quelques mots pour comprendre et savoir par où amorcer un changement.
Tout commence par "juste" une histoire que tu crois être "seulement" un problème de rangement
Tu connais, cette horrible sensation d'être dépassé ? Enseveli sous les mannes de linge à repasser, le lave-vaisselle qui n'a pas tourné, le frigo qui déborde de denrées plus très identifiables, les papiers égarés, le sac à main aux abonnés absents, plus de chaussettes propres... Le petit qui hurle dans le bain qu'il n'a pas son pyjama, ton bouquin tout neuf que tu n'as pas encore ouvert depuis un mois, ces objets que tu rachètes une seconde fois parce que la première édition est introuvable dans ta maison...
A cet instant, quand vraiment le brouillard fume dans ton cerveau et qu'il est déjà tard dans la soirée, tu te souviens que tu avais l'opportunité de saisir au vol une chance professionnelle: il te "suffisait" de rendre ta candidature. Mais en fin de compte, tu te dis que ça n'est "pas pour toi". De toute façon, tu ne serais pas sélectionné, c'est sur. Puis de plus, tu ne sais même pas où se trouve ton portfolio... Tu laisses tomber.
Mais le goût amer devient de plus en plus présent. La rancœur et l'envie, même la jalousie cognent à ta porte et tu deviens peut-être même plus belliqueux ou agressif envers ton entourage. Mais au fond de ton cœur, c'est à toi que tu en veux le plus.
Ta vie et tes projets, où sont-ils passés ? Il te reste à peine le temps de ranger tout ce bazar avant le lendemain que pour te poser ce genre de question "existentielle".
Quand les dégâts s'étendent hors de la maison
Tout ça n'est pas juste une histoire de chaussettes à laver, ni de placards à ranger. Il y a des méthodes pour revenir à un état des lieux plus gérable et beaucoup plus reposant (à voir plus bas). Mais même si ces méthodes sont indispensables, le désordre, ça n'est pas juste agaçant: il peut être moins innocent qu'on ne le croit et comprendre peut aider à trouver le courage.
Il a des conséquences sur de nombreux aspects de la vie quotidienne, qui vont des soucis administratifs à quelque humiliation (dont souvent nous sommes l'unique juge).
Dans la pratique, cela peut devenir fortement embarrassant de prendre plusieurs engagements en même temps par manque d'organisation, d'oublier un des enfants à l'école, de devoir faire demi-tour pour un document important, etc, etc...
Quand le capital "estime de soi" est sérieusement entamé
D'abord, la fatigue gagne du terrain, à force d'éparpiller ton esprit entre cette manne de linge, les objets à enjamber et tous ceux qui te crient "Range-moi" - "Jette-moi" - "Arrose-moi" - "Remplace-moi" - "Donne-moi, je sais que tu ne m'utilises pas" - "Rends-moi à son propriétaire"... et j'en passe.
Puis tu mets petit à petit tes projets importants de côté, "juste le temps de remettre de l'ordre dans ta vie". Mais lorsque tu croises Louisette, ton amie d'enfance, épanouie et réalisée dans ses projets, c'est la dégringolade. Pourquoi cela te met-il dans un tel état ? A côté, tu te sens l'âme d'un cachalot échoué - pas démaquillée de la veille - avec 3 enfants sur les bras - et une énorme vaisselle à éradiquer avant l'aube. Garder le sourire en toute circonstance devient un vrai défi, à ce stade, non?
Là, la confiance en toi peut être au plus bas. Mets dans le shaker: des parents pas très encourageants durant ton enfance, un peu de retard dans tous les rendez-vous, des projets non aboutis, quelques projets avortés, une masse d'objets à ranger, tant à nettoyer, un esprit complètement encroûté, un planning surchargé, un corps peut-être mal nourri et endolori par une vie stressante et sédentaire... Le cercle devient très vicieux.
En réalité, serait-il probable que cette confiance en toi n'aie pas été relativement absente, déjà bien avant tout ça ?
Qu'est-ce que l'intérieur de ta maison a avoir avec ton intérieur à toi ? Laisser ton "bateau" partir à la dérive, c'est une manifestation plausible de ce que tu crois mériter / une histoire d'amour-propre. Encombrer est probablement non seulement un reflet de ton état intérieur, mais est surtout un bon moyen de rester "en surface de ta vie" et fuir les vraies actions que demandent tes projets.
En s'encombrant d'une masse d'objets et d'une masse de charges physiques et mentales, tu mets un couvercle sur les réels désirs que tu voudrais accomplir, mais pour lesquels tu ne te sens peut-être pas capable, ou que tu ne crois pas mériter.
Il est possible que tu camoufles plusieurs croyances, plus ou moins conscientes, sur ce à quoi tu penses avoir droit. Ce peut-être dû à d'anciennes phrases "toutes faites" de tes parents au sujet de tes "incompétences", tout comme tu as peut-être été marqué par un "échec" que tu crains de reproduire.
Par des actes manqués et un quotidien encombré, il se peut que tu cherches à éviter de souffrir / d'échouer / ou de déranger quelqu'un de ton entourage proche en réussissant.
Tout ceci se traduit par un nombre important de décisions non prises, petites et grandes, qui démarre d'un tas de magazines éparpillés pour aboutir à une vie entière laissée à l'abandon, l'air de rien, incognito, petit à petit. Tant qu'à échouer, autant le faire à fond ^^
Il se peut que tu sois persuadé de faire de ton mieux: et tu n'as pas tort
Ne te blâmes pas inutilement: t’autoflageller ne résoudra rien. Tu souffres surement suffisamment. Tu as jusqu'alors fait de ton mieux avec ce que tu avais comme outil. Mais tu n'as qu'une seule vie: regretter d'avoir laissé passer toutes tes chances te fera bien davantage souffrir que d'essuyer quelques défis.
N'as-tu pas l'impression de te retrouver, un tout petit peu, dans l'une ou l'autre des pistes suivantes :
Avoir peur de perdre l'amour de tes proches et du coup, transférer un attachement trop important à un grand nombre d'objets
Conserver "au cas où" dans la peur de l'insécurité ou du manque
Se donner une "allure" ou un "genre" au travers de maison, voiture, tenues ou possessions, parce qu'on se sent inférieur, parce que l'image que nous avons de nous-même nous semble moins valable que celle des autres
Acheter, consommer, collectionner, pour occuper le vide et le temps que le manque d'amour a laissé dans notre notre cœur
Culpabiliser facilement pour tout: culpabiliser de notre désordre, d'avoir à dire non, de jeter, d'acheter, de faire, de ne pas faire, d'être trop là, de ne pas être là...passer son temps à s'excuser
Fuir mentalement ou physiquement tant l'ampleur du rangement nous dépasse: ne sachant pas par où débuter, ou enfouit la tête dans le sable
Se dire que même si par miracle on avait le temps, on ne réussirait surement pas
Etc...
Et la boucle tourne encore et encore, jusqu'au sentiment d'échec, alimenté par les points précédents et nourrissant lui-même la répétition de ces comportements et émotions. Le sentiment d'échec n'est pas tant à déplorer: car il peut être la porte de sortie, se transformer en désir de voir éclore le meilleur de toi, d'en finir une bonne fois pour toute, de prendre enfin ta vie en main et ses plus belles possibilités.
Comment savoir si tu t'auto-sabotes ?
Voici quelques comportements que tu adoptes peut-être pour éviter de te confronter à tes craintes de perdre / échouer / réussir, pour éviter de mesurer où tu en es vraiment. Car ce faisant, il te faudrait accepter qu'il y a des actions à accomplir pour te rapprocher de tes rêves. Passer à l'acte est plus éprouvant que de rester dans sa zone de confort.
Échouer avant même d'essayer : "De toute façon il vont voir que je suis incompétent. S'ils savaient, ils ne me garderaient même pas dans la liste. Autant ne pas postuler pour cette offre."
Souligner tes défauts à quelqu'un avant qu'il ne s'en rende compte, te diminuer, minimiser tes réussites.
Laisser la victoire te passer sous le nez , ne pas oser mériter le succès: "Je vais m'arrêter là avant que la chance tourne contre moi. De toute façon c'est très bien comme ça, je n'ai pas besoin de plus."
Tout détruire, envoyer balader, provoquer : "Ils ne me comprennent pas, ils ne font pas de la bonne manière, je ne travaille pas avec des gens comme ça."
Mettre la barre trop haut et repousser le départ : " Ce n'est pas encore assez bien : quand j'aurai fait ça, je pourrai démarrer. Je ne peux pas échouer, pas décevoir : tout doit être parfait sinon autant ne rien faire du tout."
Se déresponsabiliser : "Ce n'est pas ma faute, j'ai toujours été bordélique : de toute façon, je suis artiste, c'est comme ça, non, les artistes ? Puis mes parents ne m'ont pas appris. En plus je n'ai pas la santé, je ne peux rien y faire. Puis ce n'est pas si grave, tout de même, j'ai quand même fait de belles choses, dans ce bazar."
Ne laisse plus ton petit saboteur te dicter ce que tu mérites
En te flagellant de critiques parce que tu es persuadé ne pas être capable d’autodiscipline pour aboutir à conserver un peu d'ordre en toi et chez toi, encore moins de réussir un projet, tu abimes sans le vouloir encore un peu plus de la structure de ton estime personnelle. C'est au final ce petit saboteur en toi qui te met des bâtons dans les roues, te fait arriver en retard et louper des choses importantes, t'empêche de te porter volontaire pour des défis passionnants, te pousse à saboter la dernière étape d'un projet. Tout cela afin de valider cette croyance que tu as inscrite en toi, prônant ton invalidité et ton non-mérite.
Tu peux désormais être celui / celle qui va devenir ton petit Coach : celui qui te soutient, te félicite, t'encourage.
Non, tu n'es pas incapable, ni dépressif, ni fainéant, et la procrastination n'est qu'un symptôme que tu peux changer à la source : l'amour-propre.
Peu importe où est partie ta confiance en toi, le but est de la nourrir à nouveau, par de petits gestes et un intérieur qui te soutient au quotidien au lieu de vider ton énergie.
Désencombrer et organiser ta maison aura un impact sur ton amour-propre et la réalisation de tes projets :
Tu ne peux pas facilement éradiquer l'opinion négative de toi, que tu as construite pendant si longtemps, mais tu peux renforcer la partie de toi qui peut être fière de tes accomplissements.
Puisqu'il reste important de tenir compte de tes insécurités (avoir peur d'échouer...), tu peux commencer à agir au travers de ta maison. Tu n'as pas idée des effets insoupçonnés de tes actions lorsque tu commences à te délester, à instaurer des routines matérielles, à donner une place aux choses et à mettre en valeur ce qui compte vraiment dans ton intérieur.
POURQUOI ?
Parce que moins d'objets à gérer = moins de gestion, tri, moins de nettoyage, moins de temps perdu, moins de perte d'objets, moins d'éparpillement, + de temps de qualité.
Parce ton énergie mentale et physique part dans la quantité d'informations que t'envoie la vision de ces objets, ainsi que la quantité "d'engagements mentaux" que tu prends avec toi-même à cet instant ("il faut que je change l'ampoule du corridor, ah oui le chien n'a plus de croquettes, oh mince je n'ai pas le temps d'y passer demain, zut le souper va brûler il faut que j'achète un nouveau four - peut-être que je devrait changer de cuisine" ... ). Il ne reste alors plus assez de place pour les choses qui sont vraiment importantes.
Parce que financièrement tu peux faire les économies dont tu as justement besoin pour cette formation qui te rendrait plus légitime dans ton projet.
Pour reprendre un petit peu de "pouvoir" sur de simples choses comme une pièce rangée, car cela aide à reconstruire un petit bout d'estime de soi. Chaque petite chose accomplie donne un peu plus d'énergie pour accomplir quelque chose de plus grand.
Parce qu'en rangeant / organisant ton intérieur, tu vis moins de petites "ratures" quotidiennes : perte de clé, oubli de documents, perte de temps, stress avec le départ scolaire etc... donc tu te sens moins "foireux", tu t'excuses moins et tu reprends confiance en tes capacités.
Exercice N°1 :
Choisis une toute petit zone de ta maison à laquelle tu vas accorder TOUTE ton attention: ce doit être une zone facile et menue, même une simple étagère à épice. Range-la, nettoie-la, organise-la telle que tu la rêves, pratique et jolie, facile à utiliser. Redonne leur place à chacun des petits objets que cet espace comprend. Demande-toi s'ils sont utiles, s'ils te font du bien, s'il t'apporte de la joie, s'il n'est pas superflu, toxique, s'il reflète tes valeurs et ta personnalité. Ce peut être ton évier de salle de bain, ou ta toilette. Fais en sorte qu'un seul tout petit endroit chez toi soit super joli et agréable. Tu verras très vite les effets bénéfiques de cet unique espace et cela te donnera l'envie de recréer cette sensation ailleurs.
Exercice N°2 :
Place dans ta semaine un tout petit rendez-vous avec toi-même pour faire une chose que tu aimes ou que tu voudrais essayer, sans pression aucune ni sans attente de résultat, juste pour avoir du temps pour toi. Même si ce n'est que 15 minutes sur ta journée, ou 1h sur ta semaine, COMMENCE par ça. C'est amorcer qui permettra de trouver le courage pour faire de la place pour davantage de temps pour ton activité. (Si tu veux approfondir ce sujet, j'ai une petite vidéo au sujet de "Pourquoi faire ce qu'on aime vraiment et comment retrouver sa créativité ainsi que sur "Le manque de temps ou de moyens dans un projet")
Exercice N°3 :
Entame un carnet dans lequel tu noteras les petites choses, même "insignifiantes" que tu as réussi à accomplir et qui t'ont donné un sentiment de satisfaction, de bien-être, voire même de fierté : même si c'est une simple recette de cuisine, ou une table à manger sans bazar dessus. Ne te fixe que de tous petits objectifs : c'est leur succession qui va modifier le sentiment de fierté que tu as en toi.
Exercice N°4 :
Pour les plus grands objectifs, note cette petite liste quelque part à portée de main :
Choisis un objectif qui éveille ton enthousiasme, ta joie
Rends-le précis en le décrivant par écrit pour avoir une direction claire
Choisis un objectif qui reflète tes valeurs pour garder l'énergie
Prends le temps de visualiser ton objectif pour être impliqué émotionnellement
Prévois des étapes et des petits pas pour ressentir les effets des actions
Récompense tes accomplissements
Pose-toi pour faire un petit bilan de temps en temps
Tu as des questions ? Laisse un commentaire, j'y répondrai avec plaisir. Si tu as des astuces, n'hésite pas à les partager avec nous !
J'ai la grande joie de t'annoncer la publication de mon 3e livre :